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Communication

Six façons constructives de donner une rétroaction axée sur le changement

| Mis à jour le 2 décembre 2024

Recevoir un « feedback négatif » exprimé de façon maladroite, ça laisse des traces ! Quand on a goûté à cette médecine, on est souvent mal à l’aise de donner à notre tour ce qu’on ce qu’on appelle « une rétroaction orientée vers le changement ». Pourtant, le monde du travail est complexe et change rapidement. Lorsqu’on fait les choses pour la première fois, il est normal d’avoir à corriger le tir et il est même souhaitable de recevoir de la rétroaction pour soutenir les apprentissages et le développement. Il faut du courage pour dire les vraies choses et il est important de savoir le faire dans les règles de l’art, dans le bon contexte et avec une intention bienveillante, avec les bons mots, de façon à ce que notre intervention soit reçue de façon constructive.

Écoutez la vidéo « Six façons constructives de donner une rétroaction axée sur le changement » (durée : 4 :21 minutes)

La recherche à la rescousse

La théorie de l’autodétermination, la théorie portant sur la motivation la plus étudiée, attire notre attention sur trois besoins fondamentaux chez tous les êtres humains à prendre en considération lorsque vient le moment de donner une rétroaction axée sur le changement. Chaque situation étant sujette à interprétation, il est important que notre intention soit de préserver les trois éléments suivants:

  • L’autonomie : la perception que je peux faire des choix, que j’ai une certaine latitude dans un cadre donnée, que je suis aligné avec mes valeurs;
  • Le sentiment de compétence : l’impression que je peux me fixer des objectifs qui ont du sens pour moi et avoir l’espoir de les atteindre, avoir le sentiment qu’on peut se développer, que l’estime de soi est préservée dans le contexte;
  • Le sentiment d’être en lien (affiliation sociale) : la conviction que j’ai ma place au sein du groupe et que j’ai le droit à l’erreur, qu’il y a un climat de sécurité, que je peux compter sur les autres et leur offrir mon soutien en retour.

Six façons de se pratiquer

Dans leurs travaux, les chercheurs québécois Joëlle Carpentier et Jacques Forest ont mis en lumière six caractéristiques d’une bonne rétroaction axée sur le changement et qui tiennent compte des trois besoins fondamentaux. Selon la personne à qui s’adresse la rétroaction, on pourrait donc stratégiquement choisir d’utiliser l’un ou l’autre des axes suivants :

Empathique

Par exemple: prendre le temps de reconnaître les émotions, la perspective, le contexte de la personne : « Je sais que les dernières semaines ont été difficiles pour toi et que tu n’as peut-être pas eu tout le support nécessaire pour mener à bien ce dossier…. ».

Accompagner de trucs

Par exemple : prendre quelques minutes pour faire un remue-méninges avec la personne afin qu’elle ait des options et qu’elle ne souffre pas du syndrome de la page blanche à son retour à son bureau.

Choix de solutions

Par exemple : afin de respecter les besoins différents de chacun et d’augmenter la perception d’autonomie, on pourrait demander si la personne préfère terminer la tâche au bureau ou à la maison, ou encore, avec tel ou telle collègue.

Basé sur des objectifs clairs

Par exemple : en donnant du sens, en mettant en contexte : « J’insiste sur cet aspect parce que… », « Je te demande x, y, z parce qu’il va se passer x, y, z dans le prochain mois… », etc.

Éviter les énoncés sur la personnes ET être axé sur la tâche

Par exemple : en dépersonnalisant notre rétroaction (éviter le « tu » accusateur) : « Dans le dossier x, que dirais-tu de bien faire ressortir nos arguments principaux en les regroupant dans un encadré sur la première page ? »

Ton de voix respectueux, bienveillant

Par exemple : en prenant un petit moment de recul pour se préparer avant de faire une intervention à l’oral ET en se relisant à l’écrit avant d’envoyer un courriel, en évitant de mettre inutilement d’autres personnes en copie.

Évidemment, toutes ces caractéristiques ne sont pas nécessaires dans chaque feed-back. Nous avons le choix des outils. Oser donner des feed-back adéquats, ça s’apprend! Bonne pratique !

Référence

  • Jacques FOREST et collaborateurs (2022). Libérer la motivation avec la théorie de l’autodétermination, Édito.

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